Un cèdre, un éléphant empaillé, cette année un spectacle vidéoprojeté… Mais le musée des beaux-arts a beaucoup plus à raconter !
Ce bâtiment qui en impose héberge aujourd’hui de belles collections d’œuvres d’art, mais telle n’était pas sa destination première. Situé à deux pas de la cathédrale Saint-Gatien, l’emplacement était parfait pour héberger les tout premiers évêques et autres dignitaires de l’église catholique. Accolé à la muraille de Caesarodunum, notre ancêtre gallo-romaine, le palais d’alors était donc avant tout religieux, et doté d’églises ou chapelles dont il ne reste plus grand-chose aujourd’hui.
Mais alors que certains atours ont disparu, d’autres ont perduré jusqu’à nos jours : la grande salle dite « du Synode » a accueilli en 1468 et en 1484 les Etats généraux du royaume, excusez du peu ! Au XVIIIe siècle monseigneur Rossert de Fleury fait aménager les terrasses et construire un fronton qu’on voit encore aujourd’hui…
Mais justement, entre temps, qu’a-t-on donc fait des religieux ? La Révolution est passée par là… Exit le clergé, bonjour les arts ! Notre ancien palais sert alors de salle de théâtre, d’école de chirurgie, de bibliothèque… Et de dépôt d’œuvres d’art à partir de 1792.
Les plus perspicaces l’auront compris : les toutes premières œuvres hébergées par ce qui n’était pas encore un musée furent celles confisquées aux clercs et aux nobles de la région par les révolutionnaires !
Il faut toutefois attendre 1801 pour voir l’ancien palais ecclésiastique devenir officiellement musée… puis presque aussitôt être réattribué à l’archevêché ! Les collections d’œuvres d’art ne regagnent leurs pénates actuels qu’en 1910, à la faveur du rachat des lieux par la ville. Et depuis, les expos s’enchaînent !